Trois-Rivières

À Trois-Rivières, les loyers peuvent sembler plus bas qu’ailleurs, mais les salaires le sont aussi! Le taux d’inoccupation est alarmant, si bien qu’on nous raconte que la trifluvienne est en train de se transformer en véritable Plateau Mont-Royal. Les conséquences de cette rapide gentrification sont désastreuses.

L’atelier avec le comité logement de la Mauricie s’est tenu en virtuel. Nous avons pu recueillir de nouveaux témoignages, et cette fois-ci, nous avons été frappé-e-s par une histoire en particulier. Il s’agit d’une jeune femme autochtone qui s’est vue harcelée par son propriétaire. Année après année, il la contactait quelques jours avant le premier du mois, pour lui rappeler de payer le loyer, de ne pas aller boire son chèque… des histoires enrageantes de discrimination, de préjugés, de violence, de listes d’attente qui durent dix ans, mais aussi des intervenantes qui posaient la difficile question du sens de leur travail. Comment continuer d’y croire quand le système est si amoché?

Notre improvisation, à la Place Pierre-Boucher (surnommée la Place aux flambeaux) portait donc simplement sur cette impression d’engrenage qui tourne dans le vide, à travers l’image d’un vélo qui n’avance pas, et devant lequel un propriétaire agite une clé au bout d’une canne à pêche, magique et inaccessible, en se donnant tous les droits sous prétexte d’offrir un logement bon marché. Le personnage très important de l’intervenante fait aussi son apparition dans notre univers, par le biais d’une discussion téléphonique entre deux collègues, impuissantes devant un cas qui les touche, mais dont elles devront se détacher, pour ainsi accepter les difficiles limites de leur champ d’action. On commence à expérimenter avec les possibilités mélodiques du jam percussif, et des sonorités du mantra répétitif. Merci aux participantes et au public pour leurs précieux commentaires, ainsi qu’au comité Info-Logis Mauricie. Où est-ce que ça va nous mener, tout ça?

Quartiers centraux

Ça y est! Le projet est officiellement sur les rails… et sur la route!

La veille de notre première performance improvisée, le gouvernement Legault annonçait, dans le cadre de son budget annuel, la construction de… 500 logements sociaux! Oui, mais il y a 28 000 personnes sur la liste d’attente. Pendant ce temps, au-dessus de l’ancien restaurant Amir, au centre-ville de Montréal, Mondev continue sa monstrueuse construction de condos… et son développement immobilier prévoit un grand total de zéro logements sociaux. On se croirait au cirque!

Après avoir entendu des histoires d’horreur de propriétaires qui entrent chez leurs locataires sans permission pendant qu’iels sont sous la douche, de moisissures, de rénovictions et de discrimination… l’équipe était bouleversée. On avait l’impression que les personnages qu’on nous décrivaient ne pouvaient pas être réels. Que c’était une caricature. Alors on a bâti le canevas de notre improvisation sur ce concept en présentant les fléaux de la crise du logement comme autant de « bêtes de cirque » toutes plus hideuses les unes que les autres.

Inspiré par ce qu’on a vécu avec le groupe, un personnage un peu brechtien est apparu. Une jeune femme dans la foule, qui nous dit doucement, à travers son mégaphone, que pour elle, ce n’est pas un cirque, ce n’est pas un jeu. Elle, elle les vit pour vrai, les fléaux de la crise. Cette entrée en scène un peu choc nous a permis de faire intervenir des poèmes et chansons composées par des locataires ayant participé au processus. Merci pour cette expérience nécessaire et vraie.

La performance improvisée a eu lieu devant la Place Émilie-Gamelin, près du métro Berri-UQAM.