Ex-aequo

La rencontre avec les militant-e-s du groupe Ex-aequo a été particulièrement riche. Nous avons eu l’occasion d’entendre parler de problématiques du logement spécifiques aux personnes vivant avec un handicap. Un des éléments qui est revenu à plusieurs reprises dans nos discussions, c’est le sentiment d’être constamment dépendant-e de l’aide et de la bienveillance des autres. Les membres du groupe ont exprimé avoir besoin d’indépendance. Malheureusement, lorsqu’un logement n’est pas adapté, il est perpétuellement nécessaire de demander à des proches de se mobiliser pour nous apporter de l’aide dans les activités du quotidien. Un enjeu très récurrent est aussi la taille des logements. Il semble que la grande majorité des logements accessibles aux personnes vivant avec un handicap ne soient pas conçus pour des familles.

Pour l’improvisation, qui s’est tenue à Rêvanous, lieu symbolique de ce à quoi on peut aspirer quand on se mobilise collectivement, on a voulu revenir sur cette notion de parcours du combattant aux obstacles sans fin au moyen d’un labyrinthe tracé à la craie. Notre personnage locataire regardaie les gens circuler librement sur la surface asphaltée, alors qu’elle devait se faufiler à travers les étroits corridors de la figure. Nous avons choisi de transposer le handicap comme un grand bac de recyclage sur roulettes. Au fil de nos discussions avec le groupe d’Ex-aequo, nous avions entendu l’envie des personnes qu’on les reconnaisse pour qui elles sont, et elles ne sont pas leur handicap. Le handicap est un élément qu’on porte avec soi, mais qui ne nous définit pas. Aussi, même si cet élément peut sembler lourd et difficile à trainer, voire même quelque chose de laid, il peut être la source de notre force, de notre résiliance, de notre beauté intérieure. Ainsi, du grand bac vert s’échappe une voix éthérée, un chant joyeux qui redonne courage à notre personnage. Le système rigide et discriminatoire, représenté par un homme bourru vêtu d’un manteau militaire, referme systématiquement le couvercle du bac pour étouffer le chant qui en émane. Le bac est gros, il ne passe pas bien dans les couloirs… mais en redessinant le labyrinthe, tout le monde arrive à y circuler.

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