À Trois-Rivières, les loyers peuvent sembler plus bas qu’ailleurs, mais les salaires le sont aussi! Le taux d’inoccupation est alarmant, si bien qu’on nous raconte que la trifluvienne est en train de se transformer en véritable Plateau Mont-Royal. Les conséquences de cette rapide gentrification sont désastreuses.
L’atelier avec le comité logement de la Mauricie s’est tenu en virtuel. Nous avons pu recueillir de nouveaux témoignages, et cette fois-ci, nous avons été frappé-e-s par une histoire en particulier. Il s’agit d’une jeune femme autochtone qui s’est vue harcelée par son propriétaire. Année après année, il la contactait quelques jours avant le premier du mois, pour lui rappeler de payer le loyer, de ne pas aller boire son chèque… des histoires enrageantes de discrimination, de préjugés, de violence, de listes d’attente qui durent dix ans, mais aussi des intervenantes qui posaient la difficile question du sens de leur travail. Comment continuer d’y croire quand le système est si amoché?
Notre improvisation, à la Place Pierre-Boucher (surnommée la Place aux flambeaux) portait donc simplement sur cette impression d’engrenage qui tourne dans le vide, à travers l’image d’un vélo qui n’avance pas, et devant lequel un propriétaire agite une clé au bout d’une canne à pêche, magique et inaccessible, en se donnant tous les droits sous prétexte d’offrir un logement bon marché. Le personnage très important de l’intervenante fait aussi son apparition dans notre univers, par le biais d’une discussion téléphonique entre deux collègues, impuissantes devant un cas qui les touche, mais dont elles devront se détacher, pour ainsi accepter les difficiles limites de leur champ d’action. On commence à expérimenter avec les possibilités mélodiques du jam percussif, et des sonorités du mantra répétitif. Merci aux participantes et au public pour leurs précieux commentaires, ainsi qu’au comité Info-Logis Mauricie. Où est-ce que ça va nous mener, tout ça?