Saguenay-Lac-Saint-Jean

Après avoir tenu l’atelier de médiation culturelle en virtuel auprès des femmes du comité Loge m’entraide, nous avons été fortement inspirées par la figure de la plante. Quel beau hasard de nous être retrouvées uniquement devant des femmes lors de cette rencontre extraordinaire! La sororité et la bienveillance entre les membres du comité et leur coordonatrice était palpable. En ressortait un certain sentiment de voir une équipe soudée dont les membres prenne soin les unes des autres, soin de leurs droits, soin de leur lutte commune. Comme on prend soin d’une plante qui pousse.

Cette métaphore revenait souvent dans les interventions des femmes, et nous avons commencé à développer avec elles une imagerie autour de celle-ci. D’abord, nous avons installé le début de la performance improvisée dans les jets d’eau d’une fontaine publique. Puis nous avons travaillé l’image de la femme-pot, portée par nos comédiennes tenant une grosse fleur devant leur visage, cachée par un pot installé sur leurs tête. Ensuite, nous avons travaillé l’outil de jardinage comme une arme redoutable, présentant les femmes et leur révolution comme une guerre potagère et mythique. Cet univers s’est aussi manifesté dans des bribes de texte: « On va planter de la solidarité. On va cultiver de l’égalité. On va faire pousser la lutte. On va faire fleurir des logements ».

Une fois cette dernière station de la tournée complétée, nous voilà prêt-e-s pour l’écriture de la pièce, en vue d’une représentation à Montréal en septembre 2021.

Abitibi-Témiscamingue

C’est à Rouyn-Noranda, accueillie par l’équipe de l’Association des locataires de l’Abitibi-Témiscamingue (ALOCAT), que notre équipe a mis en place son atelier de médiation culturelle. Nous avons été à même d’entendre des récits de recherche de logement absolument révoltantes. Cliques de propriétaires, listes noires, mépris de la classe politique…

Mais ce qui nous a bouleversé-e-s par-dessus tout, c’est encore et toujours ces enjeux de salubrité, dangereux pour la santé des locataires et de leurs enfants. Un personnage de mère monoparentale est né, bébé sur les épaules, grande fille qui joue au loin, pendant que la mère déclame pour elle-même une lettre à sa fille témoignant de ses inquiétudes.

Nous avons aussi construit une scène presque comique d’une personne qui tente d’appeler au Tribunal administratif du logement, mais qui se retrouve ensevelie sous les démarches administratives, le portail en ligne, les documents requis, le langage inaccessible… et qui abandonne.

Enfin, nous avons entendu une histoire incroyable d’une propriétaire qui, lors d’un conseil municipal, avait pris la parole du haut de sa stature avec manteau de fourrure et grand chapeau, afin d’exposer la TRÈS DIFFICILE réalité des pauvres propriétaires qui sont victimes de leurs locataires… une autre belle opportunité pour la comédie.

Ces improvisations ont été présentées autour de la fontaine de Rouyn-Noranda, afin de partager aux gens de l’ALOCAT ce que leurs témoignages nous avaient inspiré. Un grand merci pour l’accueil et à bientôt!